Inspiration
5 min
Prendre Son Courage À Deux Mains
Sohel Rajabali
— Alors Cédric, tu es enfant unique, c’est ça?
— Oui, répond Cédric.
— Et est-ce que tu as des amis?
— Non, répond-il d’un air triste.
Vous vous demandez, mes chers lecteurs, qui est Cédric et où est-il? Bon. On va recommencer du début de l'histoire pour que vous compreniez.
Cédric est un petit garçon âgé de huit ans qui habite une maison de dix mille mètres carrés. A l'intérieur presque la moitié des meubles était soit en argent soit en or. Je parie que vous êtes en train de penser la même chose que moi; c’est le plus riche et le plus heureux de la terre, ce garçon!
Eh bien, en fait, il n’est pas aussi heureux que ça. Vous allez voir. Suivez-moi.
Cédric est fils unique. Ses parents sont milliardaires donc ce jeune homme avait tout ce qu'il voulait, PS5, ordinateur et plus encore. Ses parents ont toujours été très généreux avec lui. Ils ont même embauché un majordome et des gardes du corps uniquement pour lui. Vous imaginez un peu ? Je vous assure que je ne vous mens pas, c’est vrai ce que je vous dis! De plus, il était dans l'école la plus prestigieuse du continent. Là- bas il y a 80 hectares de cour de récré et ils ont 50 profs par niveau!
Une vie de rêve, n'est ce pas? Moi aussi je me disais la même chose, mais, en fait je ne suis pas si sûr…
Bizarrement Cédric est toujours malheureux et malgré tout ce qu'il a, il s'ennuie. Ses parents ne comprennent pas car, pour eux, leur fils a tout ce dont peut rêver un enfant. C’est pourquoi ils ont décidé d’emmener Cédric consulter un psychologue pour comprendre ce qui n’allait pas avec leur enfant.
Le psychologue lui pose des tas de questions sur sa vie à la maison et sur ses amis. Après une bonne heure de discussion avec Cédric, le psychologue parle avec ses parents, toujours très anxieux. Il leur explique que leur fils a une grande d’intelligence émotionnelle… mais, que tout simplement il se sent seul. Il faut trouver une solution. Mais laquelle?
Trop de suspense, ça m’énerve! Vous aussi? Allez, continuons.
Une fois rentré à la maison à la maison, le père de Cédric lui dit:
— Écoute Cédric, ta maman et moi, on doit se parler en privé. Tu peux aller jouer au parc pendant ce temps.
Malgré toutes ses richesses, Cédric n’est pas un enfant gâté et n’est pas du genre a faire des caprices. Comme son père lui a dit d’aller au parc, il y va sans hésiter, toujours accompagné par son garde du corps, bien entendu.
Mais qu’est-ce qu’il y a à faire dans un parc avec seulement un gros bonhomme à la place d’un vrai copain?
D’abord, Cédric saute dans les flaques de boue mais à chaque fois, le garde du corps reçoit de la boue dans les yeux et finit par s’emporter. Ensuite il tente de jouer au ping pong mais malheureusement son garde du corps ne sait pas jouer. Qu’est-ce qu’il est nul, ce vieux pépé?
Un garde du corps, ce n’est pas un copain! Vous avez des copains, vous, j’espère? Retournons à notre pauvre Cédric.
En fin de compte, il décide d’aller jouer sur le toboggan. Quand c’est le tour de ‘Monsieur Ronchon’ de glisser, par malheur il se coince dedans et il éprouve la honte de sa vie avec tous les enfants qui rigolent ! Tout le monde commence à se moquer de lui et à le pousser jusqu’à ce qu’il glisse sur le toboggan pour finir par terre. Eux aussi, ils voulaient jouer, vous comprenez?
Cédric commence à paniquer mais en même temps il pouffe de rire. Malheureusement cette joie s’arrête brusquement car quand les enfants finissent à pousser ce gros patapouf, un enfant est en train de passer devant ce même toboggan.
Et alors…Vous voulez savoir?
Soudainement Cédric entend des pleurs et décide d’aller voir ce qui se passe. Il voit le petit garçon par terre et plein d'égratignures. Mais ce n’est pas lui qui pleure!
A votre avis, lequel des deux pleure, alors?
Ben, ce n’est que le gros patapouf de garde du corps!
Etonnant, non ?
On le laisse là, en bas du toboggan. Les autres enfants vont bien s’occuper de lui.
Revenons à nos moutons.
Cédric aide le garçon à se mettre debout. Il est presque au bord des larmes car il a failli se faire écraser par le garde du corps. Autrement dit, le garçon est tout sale. Cédric ne l’a jamais vu auparavant et prend son courage à deux mains et entame une conversation avec lui.
— Salut ! Je m’appelle Cédric et toi?
Vous voyez ce que je vois! Continuons pour voir notre courageux et brave Cédric!
L’autre n'hésite pas une seconde à répondre.
— Je m’appelle Nicolas. C’est qui ce pleurnicheur de dix tonnes ? Tu le connais?
Il montre du doigt le garde du corps assis dans la boue entouré à présent de gamins en train de piétiner sur lui.
A sa place, vous diriez quoi, vous ? Parce que moi j’en n’ai pas la moindre idée.
Cédric ne veut pas mentir mais n’a pas envie non plus de tout expliquer. Il décide alors de changer de sujet, tout simplement.
— Tu veux jouer au petit train avec moi?
— Ouais!
— Allons-y!
Les deux garçons passent le reste de l’après-midi à jouer ensemble. Ils adorent tous les deux jouer au conducteur de train. Chacun à son tour conduit et provoque des accidents.
Des accidents imaginaires, bien sûr! Ne me dites pas que c’est vrai quand même!
Ils s’entendent très bien, tous les deux. Mais au bout d’une heure, Cédric aperçoit son garde du corps (qui n’a pas bougé, bien sûr) lui montrer qu’il est 17h, l’heure de rentrer. Il est temps de dire au revoir à Nicolas.
— On se voit demain, non ? demande Nicolas.
Cédric sourit et son cœur bondit. Quand Nicolas s'éloigne, Cédric aperçoit un adolecent qui commence à le suivre. L’individu a l’air menaçant. Cédric commence à paniquer. Il cherche son garde du corps qui est toujours là, enterré vivant dans le bac à sable avec des enfants qui lui sautent dessus.
A ce moment-là, Cédric se souvient de quelque chose qui s’est passée à l’école l’an dernier. Il lisait dans la cour de l’école pendant la récré, comme d’habitude, puisqu’il n’avait pas d’amis. Tout à coup, un enfant est tombé sur du verglas et deux camarades se sont précipités pour l’aider. Il se demandait pourquoi ces deux-là se faisaient autant de souci pour le garçon qui était tombé. En les observant, il a compris quelque chose : il s’agissait de trois amis et non pas de simples camarades.
Maintenant, Cédric sait ce qu’il doit faire : se battre avec cet adolecent agressif pour sauver Nicolas. Il court vers eux et, prenant son courage à deux mains…
(Ça fait deux fois dans la même journée qu’il prend son courage à deux mains, vous avez vu ?)
…il se bat comme quand il fait des cours de judo quand il s'entraîne mais cette fois-ci pour de vrai. L'adolescent lâche Nicolas, se retourne vers Cédric, l'air étonné. Ses poings fermés, Cédric le fixe du regard. Sans pitié.
Et puis, miracle ! L’adolécent dit, “Pfft ! Vous ne faites pas le poids face à moi vous deux!” Et puis il part. On dirait même qu’il part en courant. Non mais!
Et moi, j’applaudis bien fort notre courageux Cédric ! Pas vous ?
— Merci. Tu m'as sauvé la vie, dit Nicolas. Tu es un vrai ami pour moi.
— Tu es sérieux!? répond Cédric.
— Oui et tu es même mon meilleur ami, ajoute Nicolas.
— J’ai jamais eu d'ami, moi…
— Mais maintenant tu en as un, dit Nicolas en souriant.
Mais nous avons oublié quelqu’un ! Devinez qui c’est ! Ben, oui, le garde du corps de Cédric ! Ce gros patapouf (oui, j’aime bien l’appeler ainsi) arrive avec du sable plein la bouche.
This work was reviewed and selected for publication by the BiblioTech Editorial Team.
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